Vamos à Barcelona!

Je m'envole pour Barcelone le jeudi 12 mars soit 3 jours avant le départ du marathon, mon 2ème.

Après avoir profité de manger au soleil en bord de la mer, je finis par m’arracher pour me balader un peu avant de récupérer les clés de notre Airbnb du week-end. Une fois fait, je m'apprête à courir les 12-13 derniers km de la course de dimanche. A la vue du profile sur Strava, je me demande depuis le moment de l'inscription à quoi ressemble cette bosse en fin de course.

Hop direction la station de métro de la place d’Espagne, la gare est super réchauffée ce qui me fait du bien, en short t-shirt c'est un poil limite en cette fin de journée de début mars. Je sors pas très loin de la mer et c'est parti pour ces quelques kilomètres en mode footing à allure modérée. Je perds mon chemin par moment par rapport au vrai parcours mais c'est pas grave... Voilà la Diagonale, ce faux-plat de 2km. Sur le trottoir c'est pas toujours évident de garder son rythme il y a pas mal de monde mais je suis content d'avoir prévu cette sortie, je vois qu’en effet il faudra en garder sous la semelle pour la fin parce qu'elle pourrait vraiment faire mal, on n’en voit pas le bout meme sur ce footing, ça fatigue.

Rassuré par mes sensations et d’en savoir un peu plus, on passe les 2 jours suivants à se régaler de tapas et de cette charmante ville, j'en oublie de stresser, je bois même quelques bibines. Oui le blasphème.

En récupérant nos dossards avec Alain le vendredi on n'oublie pas de nous prendre un gatosport, ou plutôt son équivalent façon crème bircher, sur l'un des nombreux stands établis dans la foire du marathon. Dimanche matin vers les 6h30 on se prépare ces crèmes, la vendeuse nous a averti qu'il est possible d’en manger jusque 1h avant la course, on s'y prend un petit peu avant mais c'est bon a savoir, si ça se passe bien ça peut être un bon plan pour les prochaines courses. J'accompagne ça d'un café, une banane et 2 tartines au miel. Je me force a ne plus boire trop d'eau car lors de mon 1er marathon, j'avais été obligé de faire une pause pipi ce qui m'a été très préjudiciable au moment de repartir. Ne pas trop boire et transpirer ce qu'on boit durant le parcours pourrait palier à ce problème... Le stress me pousse souvent à boire mais je pars de l'appart sans bouteille pour me forcer. Il fait beau et assez frais, idéal. Il y a beaucoup de monde, des gars pissent dans les rues sans gêne, c'est le genre de truc qui m'agace sur ces courses. Certains n'en ont rien à faire, jettent des trucs n'importe où, et donc maintenant pissent n'importe où aussi. Bref.

On retrouve Anton vers la foire et on le ramène à l'appart pour qu'il y dépose ses affaires, c'est son tout premier comme pour Alain. Bon cette fois-ci on se dirige vers les blocs de départ, en y allant je trottine, je me sens bien. Dans l'idéal je me serais davantage échauffé mais c'est pas un drame j'ai confiance en mon corps après ces quasi 400km sur les 12 dernières semaines, bien plus que durant la préparation du marathon de Genève l'année dernière.

Le départ est donné, je démarre un poil plus vite que ceux qui m'entourent et je surveille de près ma montre pour ne pas aller plus vite que du 4'20" en ce début de parcours. C'est toujours difficile avec l'ambiance et le plein d'énergie de se contenir sur les premiers km. Je garde la bonne allure et ne stress pas quand je vois certains me passer. Le début nous emmène direction le stade du Camp Nou, les quartiers traversés sont quelconques mais il y a constamment du monde au bord des routes, ça s’anime beaucoup quand un coureur porte les couleurs catalanes... Passé le Camp Nou, on revient gentiment vers la Place d’Espagne, ca descend un peu et je ne peu m’empêcher de faire tourner les jambes. Je suis dans les 4’ au km mais ma moyenne ne descend pas sous les 4'16". Tout va bien. Sur la foire du marathon j'ai choppé un bracelet qui me donne les temps de passages pour terminer en 3h02'50". Arrivé au km 10 je m'y colle à la seconde près. Nickel.

On arrive sur la Gran Via de les Corts Catalanes, davantage de monde nous entoure et beaucoup de groupes de percussions mettent de l'ambiance, c'est génial. Longue ligne droite avant un faux plat passant devant les maisons de Gaudi sur le Passeig de Gràcia, ca passe tranquile mais je baisse un peu de vitesse tout de même, jusqu'à la marque du semi je suis en moyenne aux alentours de 4'22". Je ne panique pas, je sais que si ca monte un peu pendant un moment ca redescendra bien aussi. Et justement vers le semi c'est en effet le cas, mes jambes commencent forcément à durcir mais je passe la marque du semi en 1h31, toujours dans les temps.

Au niveau du km 24 je sens mon genou qui fait mine de se bloquer. Sur la fin de mon entraînement j'ai senti qu'il commençait à souffrir de la charge, pas au point de m'handicaper réellement mais de me gêner et de m'inquiéter un peu tout de même. On est au 24 seulement, j'appréhende un peu et tente de bien rouler les jambes sur une centaine de mètres 3-4x. Aller ça ira, il faut commencer a bien se concentrer, l'effort ne se fait plus aussi facilement.

Après n'avoir pris que de l'eau et des bananes de temps à autres sur les premiers ravitos, je prends maintenant quelques gouttes de boissons énergétiques (tjs avec pas mal d'eau). Je ne fais pas ça normalement, j'avais eu de la peine à digérer ces boissons sur un de mes tout premier semi marathon et n'ai pas envie de revivre ca, du coup normalement je reste uniquement à l'eau et fruits. Aujourd'hui ça passe.

Le long aller-retour de l'avenue Diagonal vers l'espèce de suppositoire est assez éprouvant, à voir mes stats je perds ici du temps, je suis fatigué, mes jambes sont lourdes et je sais qu'il me reste presque 15km, on n'est donc pas encore dans le dernier tiers.

C'est sur la fin du retour de cette avenue que je commence à vraiment me concentrer. Avec la fatigue et le durcicement des jambes, la déconcentration peut facilement amener à baisser le rythme. Le corps en a un peu marre donc il faut faire bien faire attention. Quand ça devient dur, moi je fixe un point sur la route, pas trop loin et j'y cours en focalisant mes pensées sur ce point. Pas sur la douleur, pas sur la chaleur, pas sur la montre toutes les 2 secondes. Et de point en point, on se rend compte qu'en fait ça va pas trop mal, le corps en a encore en réserve.

La montée vers l'Arc de Triomphe passée, je retrouve des amis

Petit détour pour faire un petit coucou à mes supporters préférés.

On arrive vers l'Arc de Triomphe, que j'avais passé en entrainement le jeudi, ça monte mais je sais que c'est pas pour très longtemps alors je ne m'en fais pas. Les amis sont au bout de cette montée, ils crient mon nom. Valentin! Valentin! Je les aperçois et lève les bras pour me diriger vers eux leur faire un petit coucou. Ouai j'ai le temps quoi... Bon juste une empoignade, pas plus et hop on repart, ça me booste, je repars avec la banane sur le visage et un rythme de 15km/h sur le prochain km. Eh oui, le corps en a en réserve.

Depuis la fin du bord de mer, j'ai commencé justement à élever un peu mon rythme en espérant que ce soit pas trop tôt. Je me dis que viser à 4'15" devrait être raisonnable. Je le maintiens sans problème (en me concentrant toujours bien) et arrive au pied de la Paral-el, il me reste ces fameux 2km, c'est rectiligne, je ne vois pas le bout et je sais que ça va monter un peu jusqu'au 200 mètres finaux. Ca oscille entre 2 et 6%, c'est pas énorme mais après 40km c'est pas une promenade non plus. Comme j'ai accéléré mon rythme depuis maintenant 5-6km je dépasse pas mal d'autres coureurs. Pour le moral il n'y a pas mieux. Tu passes un gars, tu te dis aller encore celui-là, aller celle-là aussi et encore et encore...

On y est presque!

Du coup cette montée je la bouffe, je réalise que je vais réussir mon objectif, ma montre me dis toujours être dans les temps, je me dis même que je pourrais finir tout près des 3h (en-dessous?). La foule encourage encore et toujours. On entend la musique des haut-parleurs sur l'arrivée, il faut encore pousser un peu, je vois une banderole rouge. Je passe en-dessous avant de tourner direction palais national. Je vois l'arrivée, il reste 150m, ma montre est à 3h02, c'est bon! Je peux m'empêcher de sourire, c'est pas la même euphorie qu'à mon premier marathon mais je nage dans le bonheur, je lève les bras à ma victoire, je fonce. Le chrono affiche 3h04 et quelques secondes mais les élites et un autre bloc sont partis avant moi, ma montre est à 3h03 je sais que c'est bon! C'est bon! Mon temps me qualifie pour Boston! Un BQ!

C'est trop beau, je prends le soleil, me calme, bois et retrouve 2 de mes amis. C'est trop beau, ils sont contents pour moi. Je suis aux anges.

On verra en septembre si mon temps officiel de 3h03mn29sec suffira pour participer au marathon de Boston 2016, en attendant c'est la fête. Alain termine en bonne forme et parle déjà de la prochaine course. Anton finit aussi un peu plus tard et mentionne un marathon en Ecosse... Bref, les aventures marathoniennes ne sont pas terminées!

Mon activité est disponible sur Strava mais je me suis emmelé les pinceaux alors que je pensais synchroniser ma Garmin avec mon iPhone en faisant la queue pour les massages. Pour la faire court, je l'ai perdue. Donc les statistiques sont fausses, uniquement le temps final est juste. Faudrait un jour que je me penche sur les différends outils à disposition pour éditer les gpx parce que l'organisation du marathon m'a quand même fourni plusieurs temps de passages que j'aurais bien voulu renseigner sur mon activité Strava. J'ai utilisé Adze Lite pour éditer l'activité d'un autre utilisateur Strava mais cela ne m'a permis que de définir le temps global, pas des temps intermédiaire... J'aurais pu coder quelque chose moi-même aussi mais la flemme sur ce coup-là.

Temps intermédiaires fournis par l'organisation du marathon: semi en 1:31:18, temps final en 3:03:29

La montée au classement durant tout le parcours fait plaisir, j'ai plutôt bien géré ma course!